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120 UNE MAISON LYONNAISE AU XVIII e SIECLE Après dix-huit années de location, la Société des Maga- sins généraux décida l'acquisition de l'immeuble. Le prix fut fixé à 250,000 francs en 1878. Au fur et à mesure qu'elle eut besoin de magasins nou- veaux pour loger les balles de soie qui lui étaient déposées, la Société nouvelle modifia la distribution intérieure des bâtiments. Le logement du Directeur au premier étage, les bureaux, puis les caves (qui jouent un grand rôle dans les services des banques) disparurent et furent remplacés par de vastes salles nues. Le jardin, à son tour, disparut en 1883 et fit place à une construction parallèle à l'ancienne salle.du jeu de paume. Aujourd'hui, la façade de l'immeuble est seule à rappe- ler les souvenirs du passé. On n'y retrouve plus cependant les chapiteaux corinthiens et les soubassements qui com- plétaient les pilastres. Les intempéries les ont effrités et il a fallu enlever cette partie de la décoration, il ne reste plus que les grands panneaux, squelettes disgracieux des anciens pilastres dont on retrouve les similaires sur les façades de plusieurs maisons, datant du xvme siècle, qui sont dans la rue Royale et la rue d'Alsace. Toutefois notre hôtel conserve heureusement encore le charmant balcon où se trouve, en lettres enlacées et orne- mentées de feuillages, le monogramme J. C. (Jean Char- tron) du premier propriétaire. On retrouve également les bandeaux avec mascaron cen- tral qui sépaient les fenêtres dans la hauteur. E. P.