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                      DES PROTESTANTS A LYON                              6l

   Le" 30 mai 1564, autre requête. Les religieuses expo-
sèrent qu'elles ont été « adverties que ceulx qui se disent
de la Religion Refformée s'efforcent bastir et construyre
ung temple sur les fossez de la Lanterne au droict du cou-
vent et dans la directe à elles appartenant d'ancienneté
qu'elles avaient touteffoys remis par accord et transaction
aux eschevins de ladicte ville de Lyon à la charge que là
devant leurdict couvent et grand jardin et contenu d'ice-
luy il ne seroit loisible ausdicts eschevins bastir aulcung
édiffice ny permettre bastir (5). »
   La première fois, les religieuses avaient espéré que le
maréchal « de son auctorité y auroit pourveu. » Cette fois,
elles ne voulurent pas non plus « poursuivre par justice »,
n'osant pas exciter « l'esmotion populaire, ayant affaire à
ung peuple effréné. » Elles rappelèrent que « l'euvre est
continuée par ung si gros nombre de gens de toutes sortes
et estactz qu'elles craignent que si elles font quelque
exploict de justice... il n'advienne quelque grand inconvé-
nient. » Elles firent donc toutes protestations, et acte leur
en fut donné le jour même par le lieutenant particulier
civil et criminel.
   Quelques jours après, le 14 juin 1564, « révérende et
dévote dame Françoise de Clermont, humble abbesse du
Royal Monnastaire Sainct Pierre les Nounains dudict Lyon
et... (les) autres religieuses professes dudict monnastaire


leurs chansons de Marot et de Bèze, à gorge desployée, et se faisoyent
maintes belles collations ès-jardins de la environ, non sans beaucoup de
commodité pour les amoureux (De Rubys, p. 402). »
   (5) La transaction, conclue en 15 54, devint définitive le 14 juillet 1556,
moyennant le payement fait par le Consulat d'une somme de 300 livres,
et le prévôt du couvent en donna quittance le 13 août 1556.