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LES PROTESTANTS A LYON 59 de défense, et lui avait donné en échange les vieux fossés (2) sur lesquels on devait établir plus tard la place des Ter- reaux. Vieilleville avait concédé aux Réformés, nous n'avons pas vu en vertu de quel droit, une partie de cet emplacement. Cette dernière concession à peine faite, les « dames abesse et religieuses de Sainct Pierre de Lyon », justifiant d'accords qu'elles avaient conclus avec les échevins, le 26 mars 1555, protestèrent contre l'érection « au lieu et place dicte les Terreaulx d'ung temple pour l'exercice de la Religion qu'on dict Refformée, estant en partie à l'endroict de l'un de leurs jardins et d'où on pou voit avoir regard sur iceulx. » Les religieuses présentèrent des récla- mations très pressantes, et le maréchal y fit droit par l'ordonnance du 12 mai 1564. On y lit que l'œuvre com- mencée sera continuée, « à la charge que du bastiment qui sera faict l'on ne puisse avoir veue ny regard dans le jardin et couvent du monastaire Sainct Pierre. » Vieilleville interdit de plus l'érection de toute construction « proche ou contre les murailles qui puisse avoir vue ni regard pa r dessus les murailles dans le monastaire. » Il enjoignit de « faire faire une muraille entre le jardin desdictes dames Religieuses et le chemyn puis naguères faict qui sépare ledict jardin de la place où on dresse, le jeu du ballon. » On peut déjà , par ces indications, se rendre compte de la situation du lieu assigné aux Huguenots ; on en aura plus loin une désignation tout à fait précise. Nous n'avons trouvé, nous le répétons, ni contrats ni (2} Les vieux fossés, qu'on voit désignés sous ce nom sur le grand plan scénographique de 1545-15 53, étaient appelés aussi fossés de la Lanterne ou de la porte de la Lanterne.