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10               LES TEMPLES ET LES CIMETIERES

Chapelle de S. Cosme, qui appartenoit à un Espicier de leur
faction, nommé Jean Archimbaud (6). Ils allèrent ensuite
prescher au cimetière de S. Pierre les Nonains, qui lors
estoit clos de murailles (7). » Les Réformés étaient en ce
temps-là d'humeur peu commode, car ils « ne pouvoient
souffrir que l'on sonnât les cloches en l'esglise Sainct
Pierre et de leur auctorité privée y auroient envoyé plu-
sieurs foys personnes pour faire deffences de sonner lesdictes
cloches et tellement que au moyen de ce d'heure à aultre
y avoit creyncte d'estre en scandalle ».
   C'est encore en 1560 que, comme le dit Claude de
Rubys, « ils transmarcharent leur Presche en une esta-
blerie, size en rue Longe (Longue) ». Ce lieu a été désigné
inexactement par les historiens (8), et cependant il en est
fait mention de la façon la plus précise dans plus d'un
document original. Les Huguenots « faisoient leurs Pres-
ches en rue Longe en la maison qu'ilz appelloient le temple
Martin. » Il est parlé de ce temple Martin dans d'autres
pièces : « De ça la Saoulne, en rue Longe, la maison du
bon Allemant, la maison de Martin Ponthus où ilz (les
Huguenots) ont presché par cy devant. »
   Il semble qu'un édifice ait été érigé à cet effet. De
Saconay dit : « Les Huguenots entreprinrent de construire
une tour Babel, pour y exercer leur confusion, et luy impo-
sèrent le nom de temple Martin...Estant ce temple parfaict

  (6) De Rubys, p. 389. P. de Colonia, t. II, p. 637.
  (7) De Rubys, p. 389.
  (8) On a même écrit, et cela dans plusieurs ouvrages, que les
Huguenots se réunissaient alors dans une maison « où pend pour
enseigne Saint Martin en rue Longe ». Martin, Martin Ponthus,
Huguenot très influent, était le propriétaire du terrain et l'on donna son
nom à l'édifice qui y fut élevé.