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 468                t E CHANT DES PIERRES

  nois, plus raffiné que celui du sauvage, est vraisembla-
  blement né de la même origine, la période de la pierre.
     Ainsi, rien de nouveau sous le soleil. L'homme perd la
  trace des anciennes coutumes. Il se remet à l'œuvre ; il
  cro'it produire des nouveautés, et ne fait que tourner dans
  le même cercle qu'ont parcouru ses aïeux. Nos musées
  regorgent des merveilles industrielles trouvées dans les
  grottes ou les palaffites. Seulement, l'homme perfectionne,
  au fur et à mesure de la civilisation.
     En 1851, un employé de la ligne d'un chemin de fer.
  avait remarqué que les ouvriers, en jetant les cailloux sur
 la voie, obtenaient des sons singuliers. Il examina ces
 pierres, les frappa les unas contre les autres, et remarqua
 des variétés de sons qui lui firent concevoir une décou-
 verte musicale toute nouvelle.
    M. Baudre, du département de l'Indre, tel est son nom,
 n'avait jamais appris la musique ; mais doué du feu sacré ;
 de ce don divin qui fait triompher des plus grands obs-
 tacles, il se mit à l'œuvre pour apprendre la musique,
 soûl, sans maître, en collectionnant de simples pierres, en
étudiant les sons des bois, de la terre et des différentes
matières végétales et minérales. Mais il ne faut pas croire
que toutes les substances rendissent des sons faciles à
être arrangés méthodiquement. Il lui a fallu 25 années
pour organiser une gamme chromatique complète, et sa
dernière pierre, couronnement de l'œuvre, n'a pu être
rencontrée qu'en 1876.
   Ces pierres sont des silex pyromaques de l'étage cré-
tacé, époque secondaire, que l'on trouve, sur la majeure
partie du territoire français, au midi, à l'est, principale-
ment dans les départements du Nord. Paris lui a fourni
telle note, Amiens, Beauvais, Lille, etc., telles autres ; 11
est donc arrivé à former un clavier de deux octaves corn-