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I 408 RAPPORT dans d'anciennes prairies, au bord de la Saône (i). C'est à un mètre de terre seulement qu'il cherche cette fois, à la suite d'ouvriers qui creusent des silos. Sa première décou- verte est celle d'un anneau d'or du poids de quinze grammes, un pendant de collier, une framée, une javeline, un tron- çon de saramasaxe , quatre fibules en fer, deux fers de cheval, quatre instruments en fer, sortes de clefs ; c'est toute la dépouille d'un cavalier. Le chaton de la bague porte une intaille en cornaline d'un travail médiocre, re- présentant Mercure avec une partie de ses attributs ordinai- res. Sur chacun des côtés de l'anneau sont enchâssés des fragments de grenat dans une sorte d'enroulement en fili- grane funiforme ; sur le reste de cet anneau sont disposées des nervures, également en filigrane, et terminées par une sorte de palme. Comme vous le voyez, Messieurs, cette fois, M. Jules Chevrier est en présence d'objets de l'époque mérovin- gienne et il a trouvé les restes de l'équipement d'un soldat à la solde de l'un de nos rois burgondes qui régnèrent sur le Chalonnais depuis Dagobert jusqu'à Pépin. Mais il continue ses fouilles. Il fait encore une ample récolte et rencontre environ 50 médailles , la plupart des temps antérieurs à l'époque de l'invasion romaine, des anneaux et des roues en métal de bronze et de fer, — ob- jets de formes des plus singulières et sur lesquels la science moderne n'a pas encore su dire le dernier mot. M. Jules Chevrier, en décrivant ces objets qu'il a reproduits aussi, sur de belles planches, exécutées par lui-même, a pensé que ces anneaux n'ont jamais été des pièces de monnaie, com- me on l'a supposé, mais parfois des fibules ou joyaux, et probablement des symboles nationaux ou hiérarchiques. (1) Fouilles de la Grange-Frangy, exécutées en novembre 1865 j — Chalon, De Jussieu, 1867.