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POÉSIE 403 Mais, ainsi qu'au souffle d'automne Vos feuilles ont jonché le sol, De mes rêves au léger vol J'ai vu s'effeuiller la couronne. Espoirs trompés, songes déçus, Vous avez fui de ma demeure ; Adieu, car pour moi voici l'heure Où l'on n'aime et ne rêve plus. Pour nous! hélas, de la jeunesse Ne s'ouvre qu'une fois la fleur! Je ne sentirai plus mon cœur Frémir, plein de sa folle ivresse. Mais vous qui devez reverdir, Vous, dont le soleil et la brise Rajeuniront l'écorce grise, Dites- le moi, pourquoi gémir ? Sans doute le Dieu de clémence, Qui voulut que, pour les heureux, Vous portiez, bois mystérieux, La robe couleur d'espérance, Veut que, connaissant la douleur, Pour ceux que la souffrance oppresse Vous ayez, dans votre tristesse, Une voix qui berce la leur. MARGUERITE GONIN. LES QUATRE SAISONS Architecte divin ! sublime ordonnateur ! Dans l'espace éthéré, tu suspendis le monde ; Tu déchaînes les vents qui font soulever l'onde ; Tout obéit aux lois d'un éternel moteur.