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 66       LES LYONNAIS AU SALON DE 1 8 7 7 , A PAIUS

    Le Christ en croix, de M. A. Sublet : La croix est
  dressée sur le Calvaire. Au loin, malgré l'obscurité, on
 aperçoit Jérusalem. La figure est très-bien; rien de forcé,
 pas de contorsions ; mais le corps* souffre , le visage
 souffre, et pourtant on lit sur ce dernier la résignation
 de l'Homme-Dieu qui mourut volontairement pour le
 salut de tous.
    Des deux tableaux de M. A. Hirsch , le meilleur est
 incontestablement celui qui est intitulé h Printemps. Une
femme, légère comme une déesse, passe, en rasant les
hautes herbes, et sème des fleurs. Sur un arbre fleuri
est un Amour qui la regarde avec malice et du doigt
 essaie la pointe d'une flèche. L'ensemble est dans une
tonalité pâle ; une espèce de brume ou plutôt de vapeur
légère s'en dégage. On dirait que l'on est dans le monde
de la fantaisie, mais de la fantaisie très-poétique.
    Le second tableau: Une Orientale, représente une femme
de l'Orient assise et contemplant des bijoux.
    M. Reverchon a reproduit un épisode très-émouvant
de la campagne de l'Est, en 4870. Le caporal P. Mau-
bonne, son revolver dans une main, un tronçon de sabre-
baïonnette dans l'autre, emporte le jeune P. Sannoy.
Plus ioin, deux soldats emportent la mère mourante. Dans
le fond un village en feu* A gauche, des cuirassiers au
galop. Peut-être le plan manque-t-il d'unité ; mais le
groupe principal est si vrai, la tête du caporal est si
énergique, l'expression de la physionomie de l'enfant
effrayé est si naturelle que l'on ne s'aperçoit guère de ce
défaut, sans doute inévitable à cause du sujet choisi, et
que tout le monde s'arrête devant le tableau.de M. Rever-
chon.
  Un ciel morne, des glaces partout. Sur le premier plan,
des naufragés groupés et faisant des signaux de dé-