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» 442 UN POÈTE'OUBLIÉ Neuf fois neuf, s'.ns en cacher un, Se trouveront huitanta-un. Nous avouons que ces vers n'ont rien d'agréable, mais qu'on nous permette de les saluer comme les précurseurs de tous ces systèmes de mnémotechnie si h la mode au- jourd'hui. Dans ce même livre de l'Orthographe françoise , se trouve, page 109 et suiv., un Dialogue de deux escoliers, qui demeurent à Lyon, Cristofle Solicope, de Sainct-Gal en Souysse, et Claude de la Guiolle, de Sainct-Chaumont en Lyonnois. Ces deux jeunes gens vont devisant de Belle-Cour; des hautes maisons, au sommet des quelles un médecin est obligé de monter pour le prix d'un teston, environ douze sous ; de la rue Mercière, beaucoup trop étroite pour le passage qui s'y fait et pour la population ; et enfin parlent des lettres qu'ils doivent envoyer à Paris, ce qui les oblige à monter chez le messager qui doit partir le lendemain; ce qui prouve qu'il n'y avait pas déboîte aux lettres en ce temps-là si peu éloigné de nous. Le second volume que notre auteur publia cette année et qui mit le comble à sa réputation, est : Le temps passé, de Claude Mermet, de Sainct-Rem- bert en Sauoye (1), œuvre poétique, sententieuse et mo- ralle, pour donner 'profitable récréation à toutes gens qui aiment la vertu; Lyon, Léonard Odet, 1583, petit in-8. Le succès dépassa toutes les espérances et l'année sui- vante, une autre édition parut ; Lyon., pour Fr. Arnoullet, 1585, petit in-8. Cette édition est particulièrement recherchée des bibliophiles. Elle disparut instantanément. (1) Toujours Saint-Rambert.