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446 UN POÈTE OUBLIÉ dire que Mermet n'a eu en vue ici ni la fête du grand évêque de Besançon, ni l'industrieuse ville de Saint- Claude, ni sa célèbre abbaye ; nos bouchers n'allaient pas si loin, mais simplement et tout uniment aune auberge renommée de Lyon, où les gourmets venaient faire de fins repas et où Mermet lui-même descendait lors de ses voyages dans notre Ville. Ne quittons pas M. de Montaiglon sans prévenir nos lecteurs que cet érudit se trompe lorsqu'il dit que Saint- Rambert-en-Bugey est dans le Valromey. Cette splen- dide vallée bugésienne est tout-à -fait distincte de la vallée de l'Albarine, au milieu de laquelle se trouve Saint- Rambert. Le Valromey, pagus Ferromensis, était beaucoup plus au levant, et relevait du pagus Qebenensis. Au moyen âge, le mandement de Valromey contenait vingt- trois paroisses ; le mandement de Saint-Rambert dix- sept. Le Valromey fut érigé en duché par Louis XIII en faveur de la maison d'Urfé. La seigneurie de Saint-Ram- bert en marquisat, en 4576. Après avoir appartenu à Henri de Savoie, duc de Nemours et à sa postérité, elle passa, au xvine siècle, entre les mains de Guillaume Trocu, qui en céda immédiatement le tiers à M. Pierre Cottin, écuyer, seigneur de la Barre, près d'Ambérieu. Le che- min de fer unit aujourd'hui ces deux ravissantes vallées si différentes dans leurs genres de beautés. Nous avons dit que la vie de Mermet coulait, à Saint- Rambert, sans agitation et sans événement ; il faut en excepter les visites des personnages célèbres qui traver- saient la petite ville et qui s'arrêtaient pour voir le célèbre notaire ducal. Saint-Rambert, situé entre la France et l'Italie, était un lieu de passage fréquenté ; mais parmi les il'ustrations qui visitèrent notre auteur,