page suivante »
SUR LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR M. CHEVRIER 423
bouquins avec un tel amour, vous dispersez les volumes
avec un désordre si bien ordonné, que nous ne nous lassons
pas de regarder vos petites scènes de bibliophagie. Mais bien
que les rats en soient absents, nous admirons aussi vos
autres scènes »
M. Chevrier pouvait se reposer et briser son burin après
ces deux belles séries d'eaux-fortes ; mais il ne connaît pas le
repos. Son ardente imagination est toujours en feu, — sa
main ne se lasse jamais, et en ce moment il continue une
série de vues du vieux Chalon, qu'on s'est trop hâté de dé-
molir et du Chalon moderne. Plus de trente planches sont
déjà achevées ; et combien n'y en ajoutera-t-il pas encore ?
Il est aussi l'auteur de quelques planches d'un livre qui a
pour titre : les Français peints par eux-mêmes.
Vous parlerai-je enfin, Messieurs, du cabinet de M. Jules
Chevrier? Il est facile d'en créer, avec de l'argent, et avec
beaucoup d'argent même ; depuis que le bibelot a acquis une
si grande valeur vénale, on se procure beaucoup de belles
choses. Mais souvent le goût en est absent ; — le goût est
chose si rare ! Tandis que si vous parcourez le cabinet de M.
Chevrier, vous voyez, de prime abord, que vous êtes chez
un vrai connaisseur, chez un habile artiste et chez un sa-
vant. Tout est choisi avec un soin parfait ; l'art de toutes
les époques y est savamment représenté et tout est du style
le plus pur.
Vous citerai-je ses trésors? — Parmi les pièces de premier
ordre, nous trouvons une coupe romaine en verre, de couleur
de cornaline, trouvée dans la Saône. — Un simpulum cylin-
drique.— Un vase en bronze (alabastron) incrusté d'argent
et de cuir rouge. Un vase de bronze ciselé (corinthien);
un bidon en fer avec des mascaronS en bronze; — de nom-
breuses statuettes dont un Hacchus pudique, Ã , la feuille de
vigne ; — une Vénus à la feuille de vigne ; — diverses ba-