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 41G                        RAPPORT

    M. Chevrier s'est appliqué ensuite à rechercher l'époque
 à laquelle il est possible d'attribuer l'exécution de ce marbre
 élégant, et sa savante dissertation l'a amené à conclure que
 sa Vénus marine est due au ciseau d'un artiste qui, dans sa
 production, a cherché une variante des plus célèbres statues
 de Vénus, demi-vêtues, de l'école de Praxitèle qui florissait
trois cents ans avant notre ère. — Elle appartient, par con-
séquent, à cette époque brillante qui, dans l'histoire des arts
chez les anciens, peut être regardée comme le point culmi-
nant, comme ce sommet élevé au delà duquel il n'y a de
place que pour descendre. Ce temps de Phidias, de Praxi-
tèle et deLysippe peut être comparé à cette autre période des
temps modernes marquée par trois génies qui ne furent ni
dépassés ni même atteints : Léonard de Vinci, Raphaël et
Michel-Ange.
  M. Jules Chevrier, en faisant restaurer cette belle Vénus
marine, a donc rendu un véritable service à l'art, et a doté la
France d'un nouveau chef d'oeuvre de l'antiquité.




           DEUXIÈME                   PARTIE


   Jusqu'à présent, Messieurs, je ne vous ai montré dans M.
Chevrier que l'archéologue passionné, infatigable, toujours
penché sur des ruines, et l'écrivain qui décrit et reproduit,
par le dessin, avec un remarquable talent, toutes ses trou-
vailles. — Mais ce ne serait point le connaître complète-
ment. La nature a été prodigue envers lui; — une fée bien-
faisante a dû être assise auprès de son berceau, et lui a
accordé tous les dons. Il est aussi peintre, graveur et sculp-