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414                       RAPPORT

 Tous étaient plus ou moins abandonnés et négligés. Parmi
 eux se trouvaient deux statues de Vénus.
    Le propriétaire de la villa tenait à ses statues, et M. Che-
vrier mourait d'envie de les posséder.
    Je ne vous dirai pas tout ce qu'il fallut à notre artiste de
diplomatie et de douces paroles pour amener le maître de
ces trésors à les céder. — J'ai lieu de croire qu'il ne fut pas
insensible, non plus, auxnombreux ducats qu'il laissa glisser
c7ans sa main. Les clefs d'or ouvrent, dit-on, les portes les
mieux fermées.
    Mais ce sont des statues entières, complètes que M.
Chevrier tient à ramener au pays natal, et c'est le signor
del Gaïsso, sculpteur napolitain, qu'il a chargé de leur
restauration. Il s'en est acquitté avec un art parfait.
   A son retour en France, M. Jules Chevrier ne pouvait
manquer de faire une étude complète de sa trouvaille,
comme il le fait d'habitude pour tout ce qu'il découvre, et
en 1876, il publia dans « La Revue archéologique » un re-
marquable travail « sur une nouvelle statue de Vénus marine,
de travail grec, en marbre de Taros, inédite et signée. »
   Je voudrais vous faire ici une analyse un peu longue de
ce beau travail; — mais ce rapport est déjà un peu étendu,
et j'ai à vous dire beaucoup encore des autres œuvres de M.
Chevrier. — Qu'il me suffise donc de vous apprendre que
Vénus était, à Pompéï, d'où sort ce marbre, la divinité
protectrice delà ville, comme à Corinthe et à Rome. Témoin
ce graffito :
                    Jibiat Venere Pompeiana
                    Iratam qui hoc laseril.
   On jurait par Vénus pompéienne, témoin cet autre graf-
fito , copié sur ses murs par M. Chevrier :
        « Candida me docuit nigrns odisse puellas'. »