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372 IRIS paniers coniques dont le contenu déborde en couronnes dorées"aussi belles à voir que savoureuses à croquer. Enfin, ce n'est qu'après avoir gravi maintes montées, qu'à la nuit nous arrivons encore assez à temps pour ne pas trouver les portes du fort Napoléon closes, heu- reux d'arriver dans une auberge assez confortable où nous et nos bêtes nous nous reposons avec délices des fatigues d'une rude et accablante journée. Je séjournai plusieurs jours à Souk-el-Arba, tandis- que mon compagnon de voyage poursuivait sa route jusqu'au Sétif. Je fis de très-intéressantes excursions aux environs et y récoltai une quantité de plantes qui m'étaient inconnues; mais nulle part je ne fus assez heureux pour rencontrer le ftliformis. Je faisais tous les jours avec intérêt mes remarques sur les mœurs kabyles, qui diifèrent, sous beaucoup de rapports, de celles des Arabes. Je parcourais le marché qui se tenait tous les deux jours dans l'intérieur du fort. Ces marchands de denrées presque inconnues, ces bouche- ries dont les chiens et les vautours se disputaient les débris ; ces oiseaux qui avant de s'abattre dans le fort décrivaient dans les airs d'immenses cercles dont le centre était l'objectif de leur appétit ; ces négresses ac- croupies et demi-nues, offrant aux chalands leurs petits pains et leurs œufs durs dans leurs mains crasseuses; les marchands de burnous et de tarbouchs gesticulant et se disputant dans un dialecte étrange ; les Flittas vous présentant leurs fameux yatagans trempés, disent-ils, à l'air par un cavalier au galop ; tout était nouveau pour moi. Un jour, je vois passer un convoi kabyle; c'était un notable que l'on portait en terre. Par curiosité, je suis la multitude jusqu'au cimetière de la tribu. Après les