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 entièrement découvert et différent en cela des femmes
 arabes qui exposent volontiers au regard du public toutes
les parties de leur corps plutôt que de laisser voir une
 partie de leur visage, dont on n'aperçoit que les yeux.
    Courageux, travailleurs, honnêtes et rigoureusement
 observateurs de leur parole, ce sont des peuples d'élite
 qui après avoir vigoureusement défendu leurs montagnes
 se sont soumis, sans arrière pensée, et n'ont jamais
 donné lieu à douter de leur loyauté. En hiver, ils descen-
 dent dans les villes et y remplissent le rôle que chez nous
remplissent nos Auvergnats et nos Savoyards.
   Les plaines de Tisser et du Sébaou offrent, en hiver,
aux Kabyles, une plantureuse nourriture pour leurs trou-
peaux ; dès que le soleil de mai dessèche les prairies, et
les font ressembler à d'immenses paillassons, ils font
remonter leurs bestiaux dans les montagnes et les nour-
rissent avec des feuilles de frênes ébr anches dont
quelques-uns sont d'une grosseur démesurée ; c'est avec
les énormes troncs de ces arbres qu'ils fabriquent ces
plats de bois qui atteignent jusqu'à un mètre de diamètre
et dans lesquels ils offrent le couscoussou et la diffa à
leurs hôtes. En août et septembre, les frênes ne renou-
velant plus leurs feuilles, ils nourrissent leurs bêtes,
bœufs, chevaux, chèvres et moutons avec des figues dont
le pays abonde et qui font le fond de la nourriture des
bêtes et des gens.
   La Kabylie est le pays privilégié des fruits, des poires
esquises, des figues, des iimandes, des pommes même,
sans parler des oliviers qui produisent d'excellente huile;
mais surtout des raisins dont je n'ai jamais mangé les
pareils. Les chasselas d'Oullins si sucrés, si dorés sont
loin d'atteindre l'esquise délicatesse des chaous, que les
Kabyles apportent sur les marchés d'Alger dans des