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                  LA BIBLE DE THÉODULFE                  289

i-u coup tordu à gauche. Le procédé, mis à l'épreuve,
produisit ce beau crêpe de Chine que la fabrique de Lyon
a exploité avec succès pendant 25 ou 30 ans, mais que
les Chinois fabriquaient mieux que nous depuis 2000 ans.
    Plus tard, on fabriqua du crêpe de Chine tramé deux
coups tordus à droite et deux coups tordus à gauche,
pour accentuer davantage le grain du crêpe, ce qui réus-
sit également.
    Depuis, cette découverte a été utilisée pour fabriquer
des flanelles qui, par ce procédé de torsions différentes
 dans la trame, deviennent irrétrécissables. Mais revenons
 aux échantillons de notre bible.
    N° 12 est un crêpe de Chine plus rude que le précé-
 dent : il m'a paru devoir cette rudesse à un décreusage
 incomplet.
    Ici, nous avons à signaler les tissus avec dessins ; ces
 étoffes sont probablement toutes originaires d'Orient ;
 les unes tirées de la Chine, les autres de l'Inde
 et peut-être de Constantinople ou de la Sicile, où la
 fabrication des étoffes de soie commençait à s'accli-
 mater.
    Le n° 43 est un crêpe de Chine fond bois avec bor-
 dures d'olives brochées en soie en quatre couleurs :
 bleu, amaranthe, jaune clair, et jaune plus foncé, pro-
 bablement spouliné comme nos brochés et par les
  mêmes procédés, encore en usage dans nos fabriques.
  Ce qui ne s'explique guère dans ces échantillons,
  c'est que la chaîne et la trame qui constituent le
  fond de l'étoffe ont dû être teintes avant d'être tis-
  sées avec le broché, car d'ordinaire le crêpe de Chi-
  ne est tissé cru, comme je l'ai dit plus haut, à cau-
  se de la torsion excessive de la trame. C'est proba-
  blement à cette différence dans les procédés que ce
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