page suivante »
160 CHRONIQUE LOCALE — M. Henri Pignot, dont les travaux ont eu un si grand retentissement et dont l'Histoire de l'Ordre de Cluny, trois volumes in-8, a obtenu le grand prix d'Histoire au concours des Sociétés savantes de 1869, a mis au jour dernièrement, un nouvel ouvrage sérieux, vaillamment écrit, et. destiné à réhabiliter la mémoire d'un évoque, violemment calomnié par la plupart des écrivains. Un évêque réformateur sous Louis X/F. Gabriel de Roquette, évêque d'Autun, sa vie, son temps et le Tartuffe de Molière, d'après des documents inédits, par Henri Pignot, Paris, Durand et Pedone-Lauriel, 1876, in-8,2 vol., est le récit d'une époque orageuse et de faiblesses de quelques personnes du clergé, que l'évoque d'Autun, avec un courage énergique et une persévérance au-dessus de tout éloge, fut obligé de combattre tout le temps de sa vie ; il en triompha, il est vrai, mais ses ennemis l'en punirent en ter- nissant sa mémoire, et ce n'est pas la première fois qu'on voit des hommes de bien être punis pour avoir osé attaquer des abus invétérés, ou des personnages tarés mais puissants. Etait-il bien nécessaire, dira-t-on, de.révéler les hontes et les misères de quelques membres du clergé autunois, quand l'Eglise est en ce moment si violemment attaquée ? « Ces faits malheureux, cette lutte entre le bien et le. mal, répond M. Pignot, qui s'est établie parfois dans l'Eglise, loin de por- ter atteinte à son principe, en prouvent, au contraire, la supériorité. » — « Une société , ajoute l'auteur d'après Mgr Dupanloup, en laquelle, pendant une durée de dix-nenf siècles, nul scandale ne se verrait et qui ne compterait que des saints pour membres, serait un miracle que Dieu n'a pas promis et qui n'était pas nécessaire pour faire resplendir le côté divin de l'Eglise. » Les relations hiérarchiques entre les diocèses de Lyon et d'Autun, dont ce dernier relève, le séjour pendant plusieurs années de l'abbé Roquette à Ainay, avant son élévation à l'épiscopat, les noms lyonnais entremêlés au récit de l'auteur, la quantité d'événements qui nous concernent, nous ont engagé à citer dans la Revue du Lyonnais ce savant travail, qu'on ne peut mettre entre les mains de tout le monde, mais que les historiens lyonnais doivent connaître et qu'ils con- sulteront avec fruit. — Nous pourrons bientôt aller en Auvergne; le 4, le che- min de fer de Boen a été reçu; le 20, il sera livré au public. — En ce moment, Godard et son ballon planent pour la quatrième fois au-dessus de la ville, en descendant le Rhône, route de Marseille. Ils iront loin si rien ne les arrête. A. V. Impie Glc du Rhône. [Ane. Imp.ViNûT.)L.FABEI\T.