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116 LE PONT DE LA BOUCLE Les résultats obstenus par l'entreprise pendant les 21 mois que le péage a été perçu, n'étant pas encoura- geants, si Ton veut appliquer l'article 40 dans toute sa rigueur, on n'aboutira pas sans modifier considérable- ment les clauses du cahier des charges. En effet, la durée de la concession étant de 20 ans, qui ont pris cours du 15 août 1873, jour où la passerelle a été livrée à la circulation, il ne lui reste plus qu'une durée de seize ans environ pour aller jusqu'au I 5 août 1 893, époque où elle prendra fin. C'est pendant ce laps de temps que l'amortissement des sommes déjà employées, ainsi que de celles qui res- tent encore à dépenser pour remettre le pont en état, devra avoir lieu. Il n'est donc pas possible dans ces con- ditions d'espérer une solution heureuse. Y a-t-il utilité à rétablir cette passerelle ? Il est évident qu'un moyen de passage emprunté, en moyenne, par un millier de personnes par jour répond à ce besoin incontestable, mais il ne faut pas s'en exagérer l'impor- tance. — Pendant juillet et août, le pont a été fréquenté par 45 mille personnes, et ce nombre est descendu à 1 0 mille pendant décembre et janvier. Au résumé, comme on vient de s'en convaincre , les conclusions adoptées par le Conseil municipal n'étant point favorables aux désirs des pétitionnaires, il semble que tout concourt à perpétuer la mauvaise chance qui s'est attachée à ce pont depuis que le sieur Martin, créateur du plan, en a renié pour ainsi dire la paternité, en se hâ- tant de vendre sa concession à une Compagnie anonyme qui était loin de s'attendre que par suite du retard d'éta- blissement de quelques pieux préservateurs, elle se trou- verait ruinée dans ses calculs et dans son attente. Per- sonne, en effet, n'ose se charger aujourd'hui delà lourde dépense qu'exige la guérison de cet invalide dont l'exis-