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                  LE PONT DE LA BOUCLE                  117

tence a été si tôt compromise et qui paraît offrir, pour
l'avenir, si peu de garantie de vitalité et de revenu.
   II y a tantôt deux ans, depuis son dernier accident,
que ce pont ne rapporte rien et attend qu'on décide de
son sort. Cet état de choses durera-t-il encore long-
temps ? Nous l'ignorons. Nous constaterons seulement à
l'Avoir de cette passerelle, que malgré sa grave infirmité
patente, elle est restée ferme et inébranlable pendant les
dernières crues de Rhône qu'elle vient d'affronter, et qu'il
faudrait bien, au besoin, lui en tenir compte.
   Puisse cette considération faire délier en sa faveur
quelque bourse bien garnie, dédaignant le lucre et n'en-
visageant que l'immense service qui serait rendu à tout
un quartier. Le hasard parfois a de ces revirements heu-
reux et inattendus dans l'infortune, et le moribond même
conserve l'espérance jusqu'à son dernier souffle. C'est
aussi, croyons-nous, la seule ancre de salut qui reste dans
ce moment au pont de la Boucle, sur lequel nous hésitons
encore à réciter un de profundis.


                            ' EDOUARD VACHERON.




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