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92 L'OCTROI DE LTON été dirigé par des ministres pleins de sagesse comme Sully, ou de génie comme Colbert, ou d'humanité com- me Turgot, lesquels se sont efforcés de rendre les hommes heureux en rendant les gouvernements prévoyants et sages. Rien n'est plus utile, a dit M. Magne, que l'établisse- ment des taxes d'octroi. Ces taxes sont librement votées par les communes, demandées librement par les conseils municipaux élus librement parle suffrage universel. Un impôt présente-1 il des inconvénients, on en demande la suppression, mais quand il faut le remplacer, l'impuissance est complète. Qu'est-ce que l'octroi? dit M. Rouher. Une association communale existe; elle a des besoins et des charges, des devoirs d'humanité à remplir, des pauvres à secourir. Pour se procurer des ressources, elle établit des droits d'octroi. Le produit de cet impôt, sup- porté par le contribuable en proportion de sa consomma- tion, est employé exclusivement pour les besoins de la cité et surtout des indigents; et c'est l'impôt proportion- nel à la consommation et à la richesse que l'on veut détruire ! Pourquoi préférons-nous l'octroi aux autres impôts in- directs ? a dit M. Louvet > ancien maire de Saum u r , ancien ministre du commerce. Parce qu'il est le plus •ndirect des impôts indirects. D'abord il se perçoit au moment ou le contribuable éprouve le besoin de satisfaire un désir de consommation ; la perception se môle donc toujours plus ou moins au plaisir d'un besoin satisfait. En second lieu, il se divise à l'infini et par minimes por- tions qui 1«rendent peu sensible; il se fractionne sur les choses les plu» usuelles, telles que le manger, le boire, le vêtement, etc.