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                         L'OCTROI DE L T N
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     Il s'incorpore tellement au prix des choses, qu'il est im-
  possible de distinguer dans le prix de l'objet acheté la
  part afférente à l'impôt.
     Nous préférons encore l'octroi aux autres impôts, par-
  ce qu'il est juste, parce qu'il est libéral. Il est juste, parce
  qu'il pèse sur chacun en raison de sa consommation et de
 sa fortune. Il est libéral, parce que celui qui ne consomme
  pas ne le paie pas. Le riche et le pauvre paient le
 même droit, mais le premier consomme plus que le se-
  cond ; donc, sa part de contribution dans l'octroi est plus
  considérable.
    « Quant à la manière dont l'impôt se répartit entre les
 « diverses classes, écrit M. Thiers, ce que l'on peutavan-
 « cer de plus vrai, c'est qu'il se répartit en proportion de
 « ce que chacun consomme, par la raison, fort ignorée,
 « j'en conviens, et fort peu comprise que l'impôt se reper-
 c cute à l'infini, et de répercussions en répercussions,
  e
 « devient en définitive partie intégrante du prix des
 « choses. De la sorte, celui qui achète le plus d'objets est
 « celui qui paie le plus d'impôt. » (4)
    L'opinion de M. Thiers est précieuse en pareille ma-
 tière et son autorité répond victorieusement à ceux qui ont
voulu faire, à Lyon, l'expérience delà suppression de l'im-
pôt octroi, suppression faite au détriment de tous les con-
sommateurs, et surtout de la caisse municipale, obligée
d'emprunter huit millions pour couvrir son déficit.
    Au reste, le bon sens des masses est souvent un guide
utile à suivre. Ce bon sens disait partout : l'octroi de
Lyon ne peut pas être supprimé, et il est impossible que
l'ayant été il ne soit pas rétabli. Ce qui prouve que c'était


  (1) Thiers, De la propriété. Chapitre IV. De l'impôt.




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