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44                     AU MONT-D'OR
 de verdure et qui, l'hiver, ayec leurs gazons jaunis et
leurs bois au feuillage brûlé par la gelée, avaient les tons
 chauds du pelage des grands fauves. C'était sévère et doux
tout à la fois et si solitaire, si calme, qu'on ne pouvait
pas imaginer une plus aimable Thébaïde. Aujourd'hui
tout est bien changé, et l'on n'a plus en vue qu'un chan-
tier dé construction. Mais quand la forteresse terminée
élèvera, au-dessus du sommet principal du Mont-d'Or,
ses lignes rigides et protectrices, quand tout autour, la
nature reprenant peu à peu ses droits, aura fait dispa.
raître, en partie, les traces de la main de l'homme, trop
visibles à l'heure qu'il est, le vallon reprendra de son
caractère et on pourra encore en admirer l'austère beauté,
tempérée par cette agreste sérénité propre' à certaines
sommités.
   En attendant, nous escaladons celle des cimes du
Verdun qui est encore libre de toute fortification, et de
son sommet nous embrassons un panorama malheureu-
sement bien moins complet que celui que l'on découvrait
dé la croix du Mont-Thou. Certainement, du point où
nous sommes, on détaille peut-être mieux la vallée de
Poleymieux, Poleymieux lui-même et le hameau de la
Rivière ; on voit Neuville et son pont et la Saône, puis
au-dessus, on retrouve les Dombes, la Bresse et le Bugey.
On revoit, à l'est, par dessus la croupe du mont Thou,
lé Rhône remonter jusqu'à Lagnieu et, au-delà du' Cindre,
lés Alpes Se,dessiner à l'horizon; mais tout cela comme
par é'chappées et sans suite. Au sud, leNarcel nous caché
en partie le Dauphiné, Lyon et ses environs. Seulement
on a une vue assez originale dé toutes les cimes du Mont-
d'Or. Elles se succèdent devant nous, affectant toutes
cette forme arrondie qui'indiqué'qu'elles sorit terminées
par une crêtfr calcaire amenée au sommet dtt'pic qu'elles