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40                    AU MONT-D'OR

   Mais l'œil fatigué de sonder les horizons revient vers
le tertre où s'élève la croix, et après s'être reposé un
instant, il reprend le cours de ses explorations et dirige
son regard sur Saint-Fortunat, plus italien encore si c'est
possible de loin que de p rès, gagne Saint-Didier et passant
par-dessus les parcs qui étagent leurs ombrages le long
des fissures de Rochecardon, atteint Champagne et Ecul-
ly. Il plane alors sur tout l'ensemble des massifs de
Fourvière, d'Oullins et de Millery, à droite desquels les
divers soulèvements de moindre importance qui mouve-
mentent la plaine du Lyonnais, ondulent comme de lourdes
vagues. Au fond, au delà de Brignais, s'étend le plateau
de Taluyers duquel se détache le cône granitique de Mon-
tagny qui domine Givors et derrière lequel s'accuse la
vaste dépression au. Gier que signalent toujours d'épais-
ses fumées. Au-dessus, se dresse majestueusement le
Pilât qui, l'été* prend la plupart du temps des teintes et
des transparences de saphir pâle, tandis qu'à la fin de
l'hiver, veiné déneige comme une cime alpestre, on dirait
un bloc de marbre bleu turquin. Entre les éehancrures de
la montagne, on voit surgir au loin les chaînons des Cé-
vennes qui descendent jusqu'au Rhône à travers le dépar-
tement de l'Ardèche.
    A l'ouest du Pilât et en revenant du sud au nord, nous
rencontrons le massif de Riverie et celui d'Yzeron, qui
constituent les montagnes du Lyonnais proprement dit.
Ea avant de la haute vallée de l'Yzeron, commence à
 s'arrondir tout près de nous la croupe large et trappue du
NarceL coupée, comme nous l'avons déjà dit, de haies et
 de petits murs, et couverte au nord d'assez jolis bois du
milieu desquels s'élancent par places des bouquets de
pins d'une grande élégance. Juste au-dessus de- ces pins,
 et en arrière des sommets de Grands-Bois et du Grest