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                    RÉUNION DE LYON A LA FRANCE.                            415
arbitre, « reçut la justice comme en dépost, en commit
« la garde au bailli de Mâcon et établit des officiers dans
« Lyon pour la rendre (1). » C'étaient les Lyonnais qui
avaient, les premiers, eu l'idée d'appeler les rois de
France à prononcer entre eux et l'Église (2).
   Ceux-ci se hâtèrent d'accepter l'arbitrage qu'on leur
offrait et qui comblait leurs vœux (3). La royauté, ayant
une fois introduit ses officiers à Lyon, ne les en retira
plus.
   Les citoyens, se proclamant hautement sujets du roi
de France, lui demandèrent de les prendre sous sa garde
spéciale. Ils promettaient, en retour, de payer ce qu'il

   (1) Bibliothèque des Archives du Rhône, C s , Mémoires sur le Gouverne-
ment de Lyon, par l'intendant d'Herbigny (1690), manuscrit, p. 82.
   (2) Valbonnais, Histoire du Dauphinê, (Genève, 1722) T. I. p. 2 7 4 . —
E. Boutaric, La France sous Philippe-le-Bel, p . 405, et s.
   Un mémoire anonyme [Bibl. nat.mss.tr. 8713, f°67 v°) et sans date dit
que c'est pour éviter les usurpations des empereurs d'Allemagne que Lyon
implora la protection de la France.
   Un dictionnaire du siècle dernier (Diction, hislor. par B. de La Marli-
nière, Paris, 1740, T. III. p. 231 : Lyon) s'exprime ainsi, d'autre part :
« Les habitans de la ville de Lyon, s'étant mis en pleine liberté, contrai-
 « gnirent l'archevêque d'implorer la protection des rois de F r a n c e . . . ,
« etc. »
   Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'inexactitude de ces deux
assertions.
  (3) Divers auteurs soutiennent que le Lyonnais, sinon sa capitale,
appartenait alors à la France.
  D'autres affirment qu'un faubourg de Lyon était, dès cette époque,
entre les mains du roi de France.
  Il convient de discuter ici ces deux opinions.
  La première n'est pas nouvelle. Dès le xn e siècle (pour ne citer qu'un
exemple) un chroniqueur disait, en parlant de Lyon : « Ilia autem urbs,
« quia cis Rodanum est, ad regnum Francie pertinet, etc. «(Chronique
de Robert^de ïorigny, T. I, p. 343 — que nous signalait récemment une
obligeante communication de M. L. Delislc, de l'Institut.) —Un archiviste