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                    MADEMOISELLE BE VIRIEU.                       53

« ceux, dit-il, qui ont des intérêts trop chers et ne se croient
« pas sérieusement compromis ne me suivent pas. Quant à ceux
« qui ne veulent pas séparer leur sort du mien, bien peu échap-
« peront à la mort. Je leur conseille de faire comme moi. La
« foi du chrétien ne nuit pas au courage du soldat. » Plusieurs
de ces officiers suivirent son exemple-
  Une partie de la première colonne, commandée par M. de
Précy, réussit à gagner le- montagnes du Forez. La seconde, dont
M. de Vii iëu avait la direction, périt presque tout entière, et lui-
même disparut sous an monceau de cadavres, son corps ne fut
pas retrouvé.


                                S H-

   Pendant ce temps, qu'étaient devenus les autres membres
de la famille de Virieu ?
   Cette famille se composait de Mme de Virieu, d'un petit garçon
appelé Henri de Virieu, de Mlle Stéphanie de Virieu et de sa
jeune sœur, Emilie, qui devint, dans la suite, Mm0 la comtesse
de Quinsona*.
   Henri de Virieu, un peu avant le siège de Lyon, avait été
conduit à Fontaine dans un petit pensionnat dirigé par un
homme religieux , M. Laval. îlenr^ avait cinq ans et demi.
 « Déjà, écrivait plus tard M. de Virieu, au jour de ma sépara-
 « tion d'avec mes parents, on m'avait préparé à des circons-
 « taures extraordinaires On me disait q-e les enfants eux-
 « mêmes devaient être prêts à tout dans les temps de révolution,
 « et montrer leur courage dans l'occasion. Je n'étais donc point
 « étonné de me voir jouer une espèce de rôle et d'être appelé à
 « me soutenir moi-même par mes propres forces. Sans pouvoir
 « aloçs analyser ces sentiments, je les éprouvais bien nettement,
 « puisque leur souvenir est encore présent à ma pensée... »
   Durant le siège, Mme de Virieu s'était momentanément
 séptrée de ses deux petites filles qu'elle avait confiées à une
 bonne religieuse, pendant qu'elle même se tenait plus près de la
 Croix -Rousse et plus à portée de secocrir son mari, s'il avait été