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400                        BIBLIOGRAPHIE.
telle est la mission du poète, nulle part elle n'a été mieux rem-
plie que dans l'œuvre dont nous faisons actuellement l'analyse.
   A chaque page de son recueil, M1Ie Souchier fait résonner à
notre oreille le tumulte de quelque bataille ou l'écho lointain de
quelque sanglot. Angoisses de la mère, anxiété du citoyen, dé-
sespoir du soldat, elle a tout compris , tout partagé, tout souf-
fert :
       Oh ! que ne suis-je un homme, et que n'ai-je une épée !...
s'écrie-t-elle dans un élan de patriotisme digne de Jeanne d'Arc
ou de Margot de Laye, la jeune héroïne de Montélimart. Et dès
lors son luth qui jadis vibrait pour toutes nos gloires, trouvera
des accents pour toutes nos infortunes. Ici elle consolera la
France du mot cruel jeté par l'Angleterre au milieu de nos dé-
sastres; nous voulons parler du Finis Galliœ du Times:
      Non, j'en atteste Dieu, la France n'est pas morte !
      Elle existe, elle vit, je sens battre son cœur.

 Là elle pleurera dans un chant funèbre tous les Dauphinois
morts en combattant :
      Chère et belle province, inscris dans les annales
      De Sigoyer, d'Aulan, Peloux, Michel, Bodin, ete.

  Plus loin, dans une pièce dédiée à M. Jules Saint-Rémy, elle
mêlera sa voix au cri de vengeance poussé par la nation tout
entière à la nouvelle du bombardement de Paris :
      L'Europe aussi devrait appeler la vengeance,
      Vengeance au nom des lois et de l'humanité !
      Chaque obus allemand qui retentit en France,
      En tombant sur Paris frappe la liberté.

      Ils ne respectent rien dans leurs goûts sanguinaires,
      Leurs boulets ont atteint, hélas ! des hôpitaux,
      Des monuments sacrés, des enfants et des mères,
      Il ne leur reste plus qu'à brûler des tombeaux.

   Nous ne pouvons résister au désir de citer encore la dernière
strophe de cette belle poésie , car c'est la meilleure réponse