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384                 NOTICE SUR È.-L.-M. PATRIN.

avant (1). La direction principale choisie par la table
indique le côté où il faut chercher la chose perdue.
   « Sur les collines qui dominent les déserts, s'élèvent
des temples coniques, formés par l'assemblage de jeunes
pins auxquels sont suspendus des peaux de bêtes—offrandes
à la divinité et objets de vénération pour les fidèles. De ce
cône partent quatre rangées de pierres qui s'étendent à
plusieurs centaines de toises, dans la direction des quatre
points cardinaux.
   « Je demandai à un lama, ce que cela signifiait:—Tu ne
le comprends pas, me dit-il ; le grand Esprit ne souffle-t-il
pas des quatre coins de l'univers ? Et ne faut-il pas que
nous répondions à son souffle par des prières (2) ?
   « A ces sentiments aussi grandioses que simples, ces
Tartares joignent les mœurs les plus austères. Durant mon
passage parmi eux, je n'ai jamais rien aperçu qui eût pu
faire rougir un enfant. Les Russes ont l'habitude d'en-
tourer de respect les jeunes filles, et malheur à qui com-

   (1) Les spirites modernes se livrent à des exercices analogues, sur la
nalure desquels la science a refusé, jusqu'ici, de se prononcer, mais qui,
avec les progrès de la physiologie, finiront par être expliques. (B.)
   (2) Les formes extérieures du culte boudhique, — tel qu'il est développé
au Thibét — présentent de curieuses analogies avec celles du culte
catholique. On y retrouve, en effet, un pontife suprême, qui est à la fois
souverain spirituel et temporel, un conseil de lamas supérieurs qui se
réunissent en conclave pour élire un pontife, — des couvents, des moines,
des religieuses, la confession auriculaire, la vénération des reliques, les
prières pour les morts, l'intercession des saints, le jeûne, les litanies, les
chants religieux et alternés, un chœur qu'accompagnent des instruments de
musique, la procession, le chapelet, etc., etc. Ceci fait supposer que le
boudhisme du Thibet a fait certains emprunts, dogmatiques et lithurgiques,
au christianisme corrompu des nestoriens, que favorisaient des souverains
persans : car, les Thibétains ne font remonter leur histoire certaine qu'à
la fin du vm c siècle de notre ère. (B.)