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336                   PROJET DE LA CRÉATION

verture de l'école de dessin, — et quels utiles enseigne-
ments n'y puiseraient pas les élèves eux-mêmes, en pré-
sence des œuvres de leurs devanciers ? Le populaire qui
fréquente en nombre, le dimanche, nos musées, n'en
rapporterait-il pas non plus, les meilleurs souvenirs ?
Son goût pour le beau et pour l'art se formerait et se
développerait à la vue de tous ces produits d'élite d'en-
fants du peuple. Il verrait aussi que, par de patientes et
laborieuses études, on arrive à la gloire et à la fortune
bien acquise ; car/à côté de cette exposition permanente,
on placerait des tables de marbre indiquant les noms et
l'origine des lauréats, leurs principales œuvres et les
distinctions honorifiques dont ils ont pu être l'objet. Ce
Panthéon des artistes célèbres de Lyon exercerait une
grande et salutaire influence sur l'esprit et le goût de
l'artisan, — et contribuerait, plus qu'on ne le pense, à
la moralisation des classes ouvrières.
   Du reste, la création de cette galerie s'impose d'elle-
même par son urgente nécessité. Il faut bien l'avouer et
le constater, non sans regrets, l'école actuelle de Lyon
est en décadence (1). Elle compte bien encore des artistes


  (1) M. Charvet, professeur à l'école des Beaux-Arts de Lyon, a
constaté ce fait regrettable, en 1870, dans son remarquable livre « de
« l'Enseignement des Beaux-Arts au point de vue de leur application
a à l'industrie lyonnaise. »
  « Depuis longtemps, dit cet auteur, Lyon est averti qu'il aura à
« compter désormais avec la concurrence étrangère, et malgré cela il
« doit constater avec effroi qu'il est sur la voie du DÉCLIN. Depuis les
« expositions universelles de 1851 et 1855, des progrès immenses ont
« eu lieu dans toute l'Europe, et l'avance que nous avions prise a
« diminué : elle tend même a s'effacer. »
  Notre célèbre peintre Saint-Jean, dans un discours lu dans la séance
publique de l'Académie de Lyon, du 24 juin 1856, disait déjà : « Ne