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120 ETIENNE MABTEtXANGE. devons laisser çà et là dans nos études biographiques, ces longues listes d'édifices pour lesquels nous sommes réduits à de simples conjectures, ces tristes mentions d'ouvrages qui n'existent plus et, enfin, cette ardeur moderne et im- patiente des érudits à reconstituer, par d§s livres et des estampes, un passé d'art et d'histoire qu'on peut encore entrevoir avant qu'il se soit accumulé de nouvelles ruines'. Au. point de vue architectural des églises conçues par Martellange, c'est à Rome (264) que se trouvent des édi- fices où, sans hésitation, nous admettons qu'il a puisé ses ^inspirations. C'est pourquoi, au commencement de cette notice, en contestant qu'il fût allé dans cette ville, à l'âge de sept ans, nous ne doutions pas que, plus tard, il y eût cherché à compléter ses études. Martellange n'employa ce qu'on nomme les ordres d'ar- chitecture que lorsque les ressources, qui étaient mises à la disposition de la maison à construire, le permettaient et qu'il y avait, par suite, prétexte à une plus grande ri- chesse décorative ; le Noviciat de Paris en est un exemple. En effet, nous devons le dire pour ceux de nos lecteurs qui ne sont pas absolument instruits 4 e l'art de l'archi- tecture, les ordonnances d'ordres ne sont qu'une déco- ration accessoire, imitée des Romains, appliquée aux pilastres ou contreforts nécessaires pour donner plus de solidité aux murs ou sous la corniche qui doit les abriter. Aussi, dans la pratique la plus usuelle de la construction, un édifice ne se compose, à l'extérieur, que de portes ou (264) Parmi les églises de Rome dont l'imitation me semble incontes- table, nous citerons celle de S. M. de Monti, commencée en 1579, sous le pontificat de Grégoire XIII, par Giacomo délia Porta. Entre le plan et la façade de ce charmant édifice et l'église du Noviciat de Paris existent des analogies sensibles qu'on remarque aussi avec diverses autres églises du même architecte milanais.