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                    ETIENNE MARTEXLANGF,                  121

de fenêtres bordées d'un chambranle qui n'est aiitré chose
que la pierre de taille nécessaire à l'encadrement, de con-
treforts, ou angles et de corniches. Tirer parti de ces
formes indispensables à la stabilité et à la bonne cons-
truction, en leur donnant une certaine élégance de détails
ou de proportion, est faire une œuvre peu dispendieuse,
simple et sage ; c'est ce qu'on appelle accuser la structure.
   Un très-grand nombre d'édifices du commencement du
xvne siècle sont des types excellents de ce genre de cons-
truction et Martellange doit en être considéré comme un
des principaux auteurs.
   On l'a dit depuis bien longtemps, c'est se risquer dans
une œuvre bien plus laborieuse que de construire avec peu
d'éléments décoratifs : la simplicité et les proportions
parfaites n'appartiennent qu'aux organisations réellement
douées du sentiment de l'art et d'une grande dose de sens
raisonné, puis complétées par de longues études.
   Il ne faut jamais s'y tromper ; la richesse, ces accumu-
lations de niches, de statues,,de pilastres, de ressauts et de
frontons qui caractérisent certains genres d'architecture,
sont la marque de l'infériorité des praticiens qui s'y sont
laissés entraîner.
   Puisque nous avons réédité cette critique contre les
PP. Jésuites, tout en leur accordant que leur but était,
 comme il est encore, de faire la maison du Seigneur aussi
belle qu'elle le mérite , du moins nous devions dire aussi
 que notre Martellange n'avait pas eu une seule défail-
 lance dans ce sens. C'est donc un nom de plus à inscrire,
 avec honneur, dans les Annales des arts.
                                         Léon CHARVET.