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NÉCROLOGIE. 425 aux portes de Montélimar ; c'est là qu'elle vit cclore ses plus gracieuses pensées, de là datent ses plus heureux souvenirs. Hclas ! pour cette famille comme pour tant d'autres qui savent que le bonheur n'est pas éternel, l'horizon s'obscurcit et le mal- heur heurta à la porte où on ne l'attendait pas. Des pertes de fortune vinrent frapper la mère qui en fut d'au- tant plus affectée qu'elles atteignaient ses enfants. M. Genton était entré dans la magistrature, l'aîné des fils se fit soldat. Il est des fleurs si délicates qu'elles ne peuvent supporter l'âpre mor- sure des frimats. Devant les revers, Mmc Genton Se trouva dé- sarmée ; sa belle intelligence lui donna plus à souffrir qu'à tout autre; son imagination faiblit et sa santé s'altéra. Dans une course qu'elle faisait au fond des montagnes du Vivarais, elle fut surprise par un orage et ne put trouver un abri. Cet accident fut trop îort pour sa santé. Recueillie par des paysans dans une ferme, elle y reçut les derniers soins de mains non indifférentes, mais étrangères. Sa famille prévenue accourut et ramena la pauvre défunte au milieu des tombes des siens à Montélimar. Madame Genton avait cinquante-deux ans à peine. Elle laisse des Nouvelles, des Études, des poésies et de nombreux travaux. Au milieu d'une société effacée, elle était un type, un caractère. Ses dernières années ont été douloureuses. Que le zèle et l'affec- tion de ses amis la consolent et en adoucissent le souvenir. Aimé VINGTRINIER.