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342           LE PAGE DU BARON DES ADRETS.

  L'armée, lancée par ses chefs et conduite par ses offi-
ciers, se précipita sur la ville. Un court combat dans les
rues et les maisons livra ce quartier en ruines aux hu-
guenots, mais ce fatal résultat était si bien prévu que les
bourgeois et les troupes avaient ordre de battre en re-
traite vers la citadelle, et que nulle part une résistance
sérieuse n'avait été opposée aux envahisseurs.
  La victoire eut d'ailleurs peu d'avantages; les habi-
tants avaient de longue main mis en sûreté leurs richesses
et les maisons paraissaient déjà mises au pillage quand
elles furent fouillées par les vainqueurs.
  Montbrun n'attendait que ce succès pour lever ce siège
malheureux et reprendre la route de Lyon où de graves
intérêts l'appelaient; l'armée mécontente se préparait à
lever ses tentes, lorsqu'un événement trop imprévu vint
hâter son départ.
  Au milieu de la nuit, une flamme insolite, immense,
furieuse attira l'attention des sentinelles. Un pan de la
forêt qui touchait au camp était dévoré par un incendie ;
l'armée se leva épouvantée, ne sachant s'il fallait attri-
buer ce sinistre à la malveillance ou au hasard.
  L'incertitude fut bientôt dissipée. A la lueur de ces
flammes qui éclairaient la montagne et qui jetaient des
étincelles jusque dans les nuages, les huguenots aper-
çurent une armée tumultueuse qui marchait contre eux.
C'était Saint-Victor qui accourait avec ses montagnards