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HISTOIRE LITTÉRAIRE LE LYON. 4G8 prince les efforts qu'il fit dans les longues guerres qu'il eut à entreprendre en Italie. Mais François I er a acquis de plus grands titres à la reconnaissance de la. nation par son amour pour les lettres que par sa gloire militaire : il s'est entouré de savants, de poètes ; il cultivait lui-même la poésie avec succès. La France lui doit, particulièrement, l'établisse- ment de nombreux artistes et savants qu'il amena d'Italie; plusieurs ont répandu, à Lyon, sous sa protection éclairée, le goût des beaux-arts et la richesse du commerce. Louise de Savoie, sa mère, était aussi une femme supé- rieure et lettrée ; elle habitait le cloître de Saint-Just, lorsqu'elle venait à Lyon. On sait qu'elle écrivit, de sa propre main, un journal de tous les événements politi- ques et privés de son temps. --On y remarque ce qui suit : « Ce 19 e jour de mai environ, deux heures après midi, « à Lyon, en la maison de l'archevêque, le héraut d'An- « gleterre, Clarence, défia mon fils, et, en après, qu'en « tremblant de peur, il eût déclaré que son maître étoit « nostre ennemi mortel, mon fils lui répondit froide- « ment et si à point que tous les présents étoient joyeux , « et néanmoins esbahis de sa claire éloquence. » C'est aussi au cloître de Saint-Just que Louise de Savoie reçut cette fameuse lettre de son fils : « Madame, de toutes choses ne m est demourè que l'honneur et la vie qui est sauve. »—Phrase qui a été depuis rédigée en d'autres t e r - mes devenus célèbres : « Tout est perdu, fors l'honneur.—» HENRI II ET CATHERINE DE MEDICIS A LYON. Jamais monarque français n'entra dans la ville de Lyon avec autant d'apparat que le roi Henri II, en 1548. Nous donnons une analyse de cette fête splendide qui 30