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                    ASSEMBLÉE DE MAL1NES.                    397

condition que la salle sera bien chauffée el bien éclairée,
que le prédicateur sera des plus pittoresques et la musique
choisie dans le répertoire le plus amusant!
    Dans un autre ordre d'idées, les adversaires de M. Duval
loi poseront ce raisonnement ; Il n'y a pas de nécessité abso-
lue à ce que le chant d'église soit accompagné ; on s'est sou-
vent passé d'accompagnements et l'on s'en passe encore ; cela
est moins agréable aux oreilles des mélomanes, mais les cé-
rémonies ne s'accomplissent pas moins, mieux peut-être,
n'étant pas scindées, bariolées et tronquées par «n élément de
distraction, et l'on peut faire son salut sans l'aide des instru-
ments. Si vous voulez introduire l'harmonie comme complé-
ment ou comme ornement de la mélodie, consentez donc à
l'introduire avec tous ses développements, avec toules les
conséquences qui peuvent surgir de la simultanéité de plu-
sieurs notes consonnantes ou dissonnantes, sinon vous aurez
une harmonie insolite, la foule ne prendra pas la peine de s'y
habituer, elle la rejettera sans examen comme incomplète,
comme contraire au grand mot de progrès, qui fait tant de
dupes et qui est une puissance; et comme aujourd'hui, ce que
l'on recherche avant tout, même dans les régions où l'on ne
devrait pas s'en préoccuper, c'est l'effet, non l'effet durable
mais l'effet du moment, comme pour l'obtenir on ne se pique
pas en général d'une grande sévérité ni d'une grande logique
dans le choix des moyens , on rangera soigneusement
 M. Duval sur les rayons d'une bibliothèque de choix, a côté
des érudits et des écrivains de bon sens ; on lui fera un lin-
ceul d'estime et de compliments, mais on dira : Ce n'est pas
notre affaire, le vent nous pousse ailleurs, allons-y gaîment ;
continuons à nous bercer des réminiscences du bal et du théâ-
tre. Le drame, il n'y a que cela dans la vie, non pas le
drame réel, mais la fiction dramatique ; faisons de la messe
un drame et de l'église une succursale de l'Opéra.