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                   UN MARIAGE AUX OEUFS.               343

   Les hôtes illustres du château voulurent prendre part
aux jeux populaires.
   Les œufs étaient plantés dans le sol poudreux,
   Philibert proposa une danse à Marguerite.
   Stupéfaits de tant d'honneur, les manants formèrent
cercle, et les danseurs villageois se retirèrent respec-
tueusement.
   Ils étaient beaux, lancés dans le tourbillon de la ronde
champêtre, les deux nobles jeunes gens, Savoie et Au-
triche, comme on les nommait déjà !
   Fort et léger, Philibert enlevait Marguerite qui n'eut
garde de casser le moindre œuf de.Pâques.
   Les acclamations partaient du sein de la foule.
   La danse fut des plus heureuses, et Marguerite, rouge
d'émotion, mettant alors sa main dans la main de Phi-
libert, lui dit :
   « Acceptons la coutume de la Bresse. » — Ils étaient
fiancés !
   Quel profond amour que celui qui présida aux fiançail-
les, quel amour ardent que celui qui consacra le mariage
de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche !
   Les fêtes se succédèrent à Bourg.
   Les bardes du pays chantèrent le refrain de la légende :
           Beaux époux de noble lignée,
           Dansez, dansez au saint lundy,
           La couronne de l'épousée
           Fait honneur au nom du mary.

           Lafleurd'Autriche, ô Marguerite !
           Ternit déjà lafleurdes bois.
           Ah ! qu'il est beau l'amour des rois,
           Quand au bonheur Dieu les invite !

  Ils furent heureux, les fiancés de Bourg en Bresse...