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            SAINT MAURICE ET LA LÉGION THIÎBÉENNE.                  325

de valeur au premier abord ; mais quand on l'examine de
près, elle ne re'siste pas a la critique. Il est évident que la
présence dans les rangs d'une légion chrétienne, au début
d'une guerre contre le christianisme personnifié dans les 3a-
gaudes, était un danger et non pas une aide, et Maximien,
pour supprimer ce périî, eut recours à toute la rigueur des
lois militaires. C'est en effet sous le point de vue de révolte,
de sédition militaire, que le massacre des Tbébéens a dû
être considéré par beaucoup de contemporains, et ceci ex-
plique le silence de plusieurs auteurs. On connaît l'extrême
sévérité qui dans les armées romaines faisait tout plier sous
une discipline aveugle et sans contrôle. La moindre faute
entraînait de fréquentes décimations, même sous les empe-
reurs les plus modérés ; car le doux Alexandre Sévère lui-
même ne fut pas avare de ce remède héroïque. Il n'y a donc
pas lieu de s'étonner que le refus des Thébéens, exorbitant
au point de vue des idées politiques et païennes de l'époque,
ait pu motiver leur arrêt de mort général.
  Nous ne pouvons mieux faire,pour clore cette discussion,
que de citer textuellement la pensée de M. Amédée Thierry
sur cette hécatombe chrétienne.
   « Le fait en lui-même, toute part laissée a l'exagération
« naturelle qui s'attache aux récits traditionnels, surtout aux -
« traditions religieuses, le fait en lui-même, réduit aux pro-
« portions qu'une critique judicieuse , telle que celle de
« Tillemont, lui a déjà assignées, n'a rien qui soit inaccep-
« table. La tradition du Valais se corrige et se rectifie par
« celle de Cologne, de Soleure, de Turin et 1er, autres qui
« indiquent que la décimation ne porta que sur une partie
« de la légion, que plusieurs corps étaient entrés en Gaule
« par un autre chemin, enfin que tous les soldats d'Agaune
« ne se laissèrent pas massacrer (1).
  (1) M. Amédée Thierry prétend, dans son récit, que plusieurs Thébéens,