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                           CORRESPONDANCE.                          .09

vieux recueil de poésies (1) quelques vers de Molière
qui furent certainement écrits pour son ancienne amie.
   Et peut-être Racine n'a-t-il pas dédaigné de parler pour
lui-même, en mettant dans la bouche de Pyrrhus les ac-
cents passionnés auxquels la belle captive ne sait plus
opposer que cette timide défense :
          « Vos serments m'ont tantôt juré tant d'amitié ! »
   Ces lectures frappent l'esprit ; il lui est impossible, en
effet, de ne pas comparer les déclarations menaçantes du
vieillard amoureux, avec le langage satisfait de Molière
et le ton plein d'espérance de l'auteur     à'Andromaque.
   Versé comme vous l'êtes, dans la connaissance de
cette époque de notre littérature, vous en pénétrerez cer-
tainement les plus secrètes allusions; et l'intérêt, j'ose le
dire, n'en sera pas de longtemps épuisé. Aussi, sommes-
nous tous impatients de voir vos travaux couronnés par la
publication que vous dédierez un jour à la mémoire de
Molière.
   Ne regardez pas aux lacunes que peut contenir votre
œuvre. Quel effort est exempt de faiblesses ou d'insuffi-
sance ?
   Les- services que vous avez rendus aux lettres en les
enrichissant d'importantes découvertes, et, mieux en-
encore, en indiquant de nouvelles voies à la critique
historique, suffisent à récompenser une vie laborieuse.
Vous avez obtenu davantage, car, plus heureux que bien
d'autres, vous êtes sûr de faire échapper à l'oubli tout
ce que vous aurez pu nous apprendre.

                                            C.   BROUCHOUD.


   (]) Recueil des puis beaux vers qui ont esté mis en chant, 2°partie,
p, 439. 4668, V. Revue des Provinces, vol. S, p. 541. Paris. 4864, in-8