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220 ÉTYMOLOGIES D'AINAY.
« on donnoit les droits de la ville de Rome et de ses ci-
« loyens, mais une véritable colonie habitée des Romains,
« qui, trouvant un air si sain et si tempéré dans cette ville,
« une situation si commode pour le commerce, une terre si
« abondante en toutes choses,'la préférant a Rome mesme,
« l'appelèrent, par excellence, sur toutes les autres villes,
« la colonie de l'empire romain, la ville d'abondance, la
« ville aimable et désirable, le lieu de la naissance de Clau-
« dius, empereur, et finirent par mettre tous ces titres
« d'honneur sur la monnaie, afin que la terre sût l'estime
« qu'ils en faisoient, de sorte que vous (les échevins) estes
« issus du sang le plus noble du monde.
« Et en effet, pour témoigner que Lyon étoit ou la fille ou
« la sœur de Rome, on y dressa, selon la façon de ce temps,
« un autel à la déesse Rome, et un autre a l'empereur Au-
« guste, où on venoit de toutes les Gaules pour offrir des
« sacrifices, pour y célébrer des jeux en toute façon, pour
« y disputer de la gloire, de l'éloquence grecque et latine.
« Ce que vous appelez maintenant par corruption Ainay s'ap-
« peloit alors Athénée (Athenacum), c'est-k-dire un autel
« dédié aux sciences et non pas un collège des sciences, un
« temple des lettres et non pas une académie.
« Par un présage heureux de ce qui devoit arriver h ce
« grand Athénée qui est votre collège, c'est tellement une
« maison des sciences. Ceux qui y enseignent sont des ado-
« rateurs en esprit et en vérité ; on n'y offre pas des sacri-
« fices a César, mais on y offre des sacrifices pour César,
« je veux dire pour le roi, qui surpasse toute la gloire des
« Césars, sans en avoir la vanité
« Dans cet ancien Athénée, où l'on disputoit des scien-
« ces, ceux qui avoient été vaincus étoient obligés d'effacer
« avec leur langue leurs mauvais escrits ou de chanter les
a louanges de leurs victorieux, et, comme captifs de donner