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96 CHRONIQUE LOCALE. de la Ville et de la Chambre du Commerce. Le titulaire de cette chaire est M. Valois, ancien magistrat. La nouvelle Exposition montre en quelle estime noire goût pour les avts est tenu en Europe. Il nous est arrivé des toiles signées des meilleurs maî- tres d'Allemagne, de Belgique, de Hollande, d'Espagne, de Suisse et même de Paris. C'est un triomphe pour notre Société des Amis-dcs-Arts, et un honneur pour notre ville. La Commission chargée de désigner la meilleure statue de M. le sénateur Vaïsse, pour le monument à élever sur la place de l'Impératrice, a choisi à la majorité de dix voix sur onze le modèle exécuté par M. Bonnet. Le publie, moins connaisseur, semble s'arrêter de préférence devant la maquette de M. Fabisch , plus simple de désinvolture, cl d'une ressemblance plus grande ; l'œuvre de M. Roubaud, plus théâtrale, a aussi ses partisans ; on sait gré à M. Couvtet d'être entré en lice contre d'aussi rudes jouteurs; en somme, ce concours a été brillant; il n'a eu qu'un toit, c'est de paraître classer des artistes dont le talent et l'originalité ne peuvent supporter aucun classement. Dans ces luttes, quelle que soit la décision des juges, il n'y a pas de vaincus. Les nouveaux livres sont : Les Codes des Contributions indirectes, par M. Olibo, deux gros vol. in-8; énorme et utile ouvrage qu'on croirait l'œu- vre d'une réunion d'hommes spéciaux plutôt que le travail d'un seul auteur : Des Sources de la résistance vitale, par M. Théodore Pcrrin, opuscule qu'il faut juger d'après l'idée neuve qu'il renferme et non d'après sa grosseur ; les Inscriptions de l'arrondissement de Trévoux, dît VIIIe au XVIII" siècle, recueillies et publiées par M. Guigue ; le Romancero forésien, par M. le docteur Noélas , l'infatigable investigateur de la littéra- ture populaire dans le vieux pays de Forez ; enfin, un ouvrage humouris- tique et railleur d'une plume qui nous a depuis longlemps habitués aux caprices de sa fantaisie : De l'Oisiveté incomprise, Discours de réception à l'Académie des Paieiseœe, parM. Arthur de Gravillon, Ce nom cstunéloge et une enseigne; il indique suffisamment que ce pelit volume est rempli d'imprévu et d'originalités, de propositions renversantes et de vérités accouplées aux plus affreux paradoxes. On peut le jeter avec colère ou le reprendre pour en savourer de délicieux passages ; on ne le jugera ni avec froideur ni avec indifférence. La Société de lecture, dans un élan de libéralité,vient d'acheter et démettre à la disposition de ses abonnés, les œuvres de Chateaubriand, de Maistre, Rabelais, Sainte-Beuve, Damelle, Flourens, etc. ; elle a reçu de M.Arlès- Dufour les œuvres de Saint-Simon et d'Enfantin. ' Joconde, Roland, la Famille Benoîlon sont les pièces à succès dans ce moment, mais noblesse oblige , et M. Dclcslang monte avec activité le Capitaine Henriot, charmant opéra-comique dont la vogue continue à Paris, et le Templier, grand opéra. Veile, l'incomparable prestidigitateur hongrois, éblouit chaque soir son public. Les enfants l'idolâtrent et les parenlsts'cmpresscnt de lui conduire leurs enfants. Une grande nouvelle nous arrive de Villefronche. Le marquis de Ragny a daigné visiter la Bibliothèque de la capitale du Beaujolais, et témoigner sa satisfaction à . diverses personnes qui lui ont été présentées. Autre nouvelle non moins grande. L'homme lossile de Nantua est re- trouvé. On croit qu'on va faire des études sérieuses à son sujet. Autre nouvelle non moins nouvelle ; on démolit la rue Dubois, la rue de Talaru, la rue du Doyenné,la rue de l'Archevêché et une foule d'autres. Ne serait-ce pas le moment pour les maçons de se mettre en grève ? Question sans importance, mais que nous sommes bien aise de leur poser. A. V. AIMÉ VINGTRINIER, dircctcur-géranl.