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                  INSCRIPTIONS ANTIQUES.                51

marito carissimo et pientissimo, et sibi viva ; et Aurelius
Valerianus (?) et Sulpicia Victoria posterisquae sais po-
nendum curaverunt et sub asciâ dedikaverunt.

   Valerius Narcissus qui avait un surnom d'esclave
et portait Se même nom que sa femme, avait sans doute
été affranchi par elle. Aurelius "Valerianus était un fils
qu'elle avait eu d'un premier mari, qui s'appelait Aurelius,
et Sulpicia Victoria était l'épouse de ce fils.
   QAE pour QYAE est peut-être moins une faute qu'un sys-
tème. La lettre Q n'est pas d'une haute antiquité. Au dire
deVelius Longus, grammairien antérieur au Ve siècle,
elle ne fut d'abord adoptée que comme l'équivalent d'un
c et d'un u, et les uns se mirent à écrire qis, qid, qaeret,
ce que d'autres écrivaient cuis, cuid, cuaeret.
   Jusqu'à l'établissement des chaires royales, sous Fran-
çois Ier, l'Université de Paris prononçait sans contradic-
tion qis, qae, qid, qalis pour quis, quae- qvid, qualis;
quanquâm, comme notre mot français cancan.
   On lit dans Niceron5 que ce fut un jour un très-gros
scandale, qu'en présence de la Faculté de théologie, quel-
qu'un eut la témérité de prononcer kuankuam, au lieu
de kankan. Pour cette infraction à l'usage sacramentel,
l'audacieux novateur, qui était un bénéficier, se vit privé
des revenus de son bénéfice. Ne voulant pas se soumet-
tre, il déféra l'affaire au Parlement et fut soutenu par-
le P. La Ramée et plusieurs professeurs royaux. Arrêt
du Parlement intervint, qui laissa la liberté de prononcer
comme on voudrait. 11 n'en fallût sans doute pas da-
vantage pour que l'espièglerie de l'esprit français se lit
un malicieux plaisir de préférer, à partir de ce moment,