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                       INSCRIPTIONS ANTIQUES.                           37

Le terrain sur lequel l'Autel était construit, n'apparte-
nait pas à la colonie de Lyon, ni même à la province
lyonnaise ; il appartenait collectivement aux trois provin-
ces, la Belgique, la Lyonnaise et l'Aquitaine, réunies
pour le culte de Rome et d'Auguste, en une seule cir-
conscription religieuse, dont le siège était à l'Autel. Ce
terrain sacré ne dépendait donc de l'autorité ni des ma-
gistrats de Lyon, ni du gouverneur de la Lyonnaise, ni
du gouverneur de toute autre province; la seule autorité
reconnue , la seule possible, — vingt inscriptions pour
une, en font foi, — y était celle du collège sacerdotal des
délégués des soixante peuples des trois Gaules, sous la
désignation de très Galliae ou trèsprovinciae Galliae. Or
nous voyons dans la célèbre lettre que tout se passe par
les ordres et sous les yeux du gouverneur, c'est lui qui
ordonne les arrestations, c'est lui qui cite à son tribu-
nal, c'est lui qui juge, c'est lui qui condamne, c'est lui
qui envoie les chrétiens aux bêtes de l'amphithéâtre (1);
lui-même assiste aux spectacles et y assiste dans l'exer-
cice de ses pouvoirs. Puis donc qu'Ainay se trouvait
appartenir à la circonscription placée dans le ressort de
l'autorité du gouverneur , c'est qu'il n'appartenait pas
aux Très Galliae, et conséquemment l'Autel n'y était pas
et n'y pouvait pas être.


   (1) L'amphithéâtre dont il est question dans la Lettre, ne peut être que
celui de Lyon, qu'il ne faut pas confondre avec celui de la Société des
Très Galliae. Toutefois cet amphithéâtre de Lyon n'était pas à Ainay, où
l'on n'a jamais trouvé la moindre trace d'un amphithéâtre. Il devait être
sur la rive droite de la Saône.