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402                     M. CHENAVARD.

M. Chenavard, classe ses compositions en deux catégories :
les édifices et les tombeaux.
   Les premiers dessins par ordre chronologique appartien-
nent a la jeunesse de l'auteur. Ils nous donnent l'élévation
de monuments mis au concours par la ville de Lyon et dont
les circonstances ont empêché l'exécution. Ces souvenirs
précieux pour M. Chenavard ne le sont pas moins pour nous.
S'ils lui rappellent ses premiers succès, ceux auxquels l'ar-
tiste, le poète, sont toujours le plus sensibles, ils nous mon-
trent sa pensée déjà forte, déjà sobre et châtiée, et pleine-
ment maîtresse de ses moyens d'expression. L'un de ces
projets nous donne le croquis d'une statue équestre qui de-
vait être érigée en l'honneur de Louis XIV. Les plans de
M. Chenavard, couronnés en 1814, furent mis a néant a la
suite des événements de 1815 , et ne furent jamais repris.
Le monument qui se voit aujourd'hui sur la place Bellecour
a été exécuté par le statuaire Lemot qui a fourni également
le dessin du piédestal. L'esquisse de M. Chenavard répré-
sente le grand roi revêtu de la chlamyde, monté sur un
cheval d'un beau galbe antique et dans l'attitude du com-
mandement. Sur l'une des faces du socle est sculpté en bas-
relief le passage du Rhin ; le style du soubassement est
celui de la colonne trajane. C'était alors un typs consaeré
dont les convenances, les traditions, et peut-être même les
conditions du programme, ne permettaient pas de s'écarter.
Mais l'intérêt de cette composition consiste principalement
dans le dessin d'amphithéâtre disposé pour l'inauguration de
la statue de Lemot en 1825. Rien de plus pur, de plus gra-
cieux, de plus élégamment sévère que cette ordonnance in-
diquée en quelques traits de burin et qui nous transporte
par la magie du «tyle en plein idéal grec. Au milieu d'une
spacieuse enceinte s'élève, largement isolée, la statue, objet
principal de la cérémonie. — En face d'elle s'ouvre, à une