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	y                        M. CHENAVARD.                       403
 distance convenable, l'hémicycle occupé parles spectateurs,
 sur une plate-forme que gardent deux colonnes triomphales
 portant deux Victoires ailées. La courbe intérieure du pavil-
 lon est soutenue par des colonnes doriques modelées sur
 celles du Parthénon.
     A l'extérieur, entre l'appui des derniers gradins et l'enta-
 blement, l'architecte a ménagé un vide dans lequel se pro-
 filent a jour les arêtes des chapiteaux et le haut de la colon-
 nade. Un mur décoré d'une frise à guirlandes marque l'en-
 ceinte de la plate-forme et sert de soubassement à cette ra-
 vissante architecture. De vastes ombrages encadrent le ta-
 bleau. L'imagination d'un Grec n'aurait pas certainement
 pu créer, pour une villa de Pline ou dé Salluste, une com-
 position plus gracieuse, rêve charmant d'un édifice d'un jour
 et qui eût mérité les honneurs du marbre de Paros sur les
 bords du Céphyse ou de l'Ilysus.
    Une pensée toute différente a inspiré le monument qui
 devait être élevé a la mémoire des victimes du siège de
 Lyon. On y remarque surtout une vue intérieure d'un très-
 bel effet. La chambre funéraire, d'un aspect nu et sepucral,
 est séparée du sanctuaire par deux piliers doriques , som-
 bres gardiens des morts. Ceux-ci sont alignés dans leurs
tombes sous l'invocation Deo Maximo, dont les sévères ini-
tiales font penser aux Dis Manibus des anciens. Au fond ,
dans la cella, sur l'autel en forme de socle, se dresse non la
statue de Jupiter ou de Minerve, mais celle du Christ portant
sa croix. La préoccupation de l'artiste tout imbu de la don-
née grecque , ne nuit pas cependant au caractère religieux
de sa composition. La façade offre également l'aspect d'un
temple dorique ; elle se relie aux lignes d'un mur d'enceinte
qui concourent à lui donner un aspect plus puissant.
M. Chenavard connaît tout le parti que savaient tirer les an-
ciens de ces constructions accessoires en les raccordant à
					
		