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POÉSIE.
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L'ARMURE.
SONNET.
A UN ENFANT.
Enfant, de père en fils tes aïeux t'ont laissé,
Dans l'humble panoplie, une armure guerrière,
Un vêtement d'airain que nul coup n'a faussé ;
Mets-le sur ta poitrine, au seuil de ta carrière.
Devant toi des champs clos s'ouvrira la barrière ;
Mais l'acier discourtois, dans la lutte émoussé,
Mais le poignard félon qui frappe par derrière,
Assailleront en vain ton cœur jamais blessé.
Garde cette cuirasse aux trésors préférable ;
Si pauvre que tu sois, fuis l'appel suborneur _
Des grands, des usuriers et reste misérable.
Pas même dans la couche où s'endort le bonheur,
Ne dépouille un instant la cotte invulnérable ;
Car cette armure est sainte, et son nom... c'est l'honneur.
T. DOUCET.
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