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348       '           NICOLAS BERGASSE.

parler !e langage expressif du bon sens d'alors, la commu-
nauté. Le prévôt des marchands elles échevins ainsi nommés
devaient être proclamés le jour de Saint-Thomas. Cette céré-
monie, placée sous l'invocation de la Religion comme toutes
celles de l'ancien temps où l'autorité se montrait, au peuple,
empruntait à l'esprit municipal, qui se confondait alors avec
l'esprit public, je ne sais quel charme naïf des fêtes de fa-
mille.
    Dès sept heures du matin, la cloche du beffroi appelait
tous les citoyens à l'Hôtel-de-Ville. L'immense palais du
peuple était aussitôt envahi par la foule qui refluait joyeuse
et turbulente sur la place des Terreaux et dans les rues
adjacente»'. La garde urbaine, composée de deux cents arque-
busiers distribués en différents postes par le capitaine de la
ville, veillait pacifiquement au maintien d'un certain ordre.
    La journée s'ouvrait par une messe d'actions de grâces
célébrée dans la chapelle de l'Hôtel-de-Ville, où les places
du chœur étaient occupées par ies échevins qui sortaient de
 charge et par ceux qui allaient y entrer, ceux-ci dans le
 costume de leur nouvelle dignité, ceux-là en simples robes
 noires. Les portes de la ville se fermaient alors jusqu'à midi,
 comme pour marquer que les Lyonnais entendaient rester
chez eux ce jour-là et fêter en famille leurs nouveaux magis-
 trats.
    Vers les dix heures, on voyait s'avancer à travers la foule
ets'arrêter devanl le perron de l'Hôtel-de-Ville les carrosses
du gouverneur de la province, du lieutenant du roi, de l'ar-
chevêque et de l'intendant. Tout le corps de ville en robes de
cérémonie suivi de ses mandeurs, sorte de licteurs attachés à
la dignité consulaire du prévôt des marchands, se portait à la
rencontre de ces illustres invités. L'étiquette, d'accord avec
la hiérarchie, voulait que le gouverneur et le lieutenant du
roi fussent reçus à la portière de leurs voilures, l'archevêque