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NICOLAS BERGASSE, 349 en haut du perron, et l'intendant sur le pas du premier vesti- bule. Venaient ensuite Messieurs de l'Eglise conduits par leur doyen, puis les officiers du présidial en robes rouges, précédés de leurs huissiers portant la masse. Debout, au pied du grand escalier, les nouveaux échcvins recevaient les saluts de tout le cortège qui défilait devant eux : dignitaires du clergé de la ville et de la province, magistrats du commerce, délégués des corporations ouvrières, membres de la royale Académie des sciences et belles-lettres et de la Société des arts, invités de marque parmi lesquels un grand nombre de dames qui se paraient pour ce jour des plus riches produits de la fabrique lyonnaise, chacun était conduit par les man- deurs a des places désignées dans la grand'salle. A chaque introduction solennelle, leshaul-bois et les trompettes écla- taient en fanfares joyeuses. Etes-vous curieux, Messieurs, de revoir celte grand'salle de votre Hôtel—de-Ville où vos aïeux ont tenu pendant tant de siècles les fécondes assises de la liberté municipale? Entrons-y pour un instant, d'autant plus que, si je ne me trompe, nous avons chance d'y rencon- trer Nicolas Bergasse. Sous un dais drapé de riches étoffes, à droite de la porte principale, vous auriez remarqué tout d'abord les portraits du roi et de la reine, et an-dessous celui du dauphin. Des deux côtés du trône, et à hauteur égale, des fauteuils atten- daient le gouverneur, le lieutenant du roi, l'archevêque et les gens d'Eglise. Au bas de l'estrade, les échevins anciens et nouveaux se mêlaient, sans distinction de place, à la foule de leurs invités, comme il convient à des magistrats électifs qui font les honneurs de leur Hôtel-de-Ville aux représentants du pouvoir central. C'est dans ce parterre qu'il fallait chercher M. l'intendant de la province, modeste embryon du préfet moderne, doué, il est vrai, de moins de droits que de prétentions, mais déjà remuant, envahisseur,