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826           BIOGRAPHIE DE / . - M . SAIÃVT-ÈVE.

en même temps d'une aménité et d'une douceur par-
faites. Ce caractère se retrouve dans son œuvre et dans
la manière dont il a interprété les maîtres. La nature de
son talent l'appelait à reproduire Raphaël, aussi est-ce à
ce grand peintre qu'il a donné ses préférences, et il l'a
traduit avec un rare bonheur.
    Né à Lyon, le 9 juin 1810, Jean-Marie Saint-Ève est
décédé à Montmartre, près Paris, le à septembre 1856,
succombant à une maladie contre laquelle échouèrent
tous les secours de l'art le plus habile, tous les soins de
l'affection la plus dévouée.
    Il s'est éteint dans toute la force de l'âge, au moment
de recueillir les fruits de ses longues et patientes études.
Son ardeur au travail l'a tué. Ce fut une grande perte
pour les arts qu'il honorait autant par ses qualités
d'homme que par son talent d'artiste. Si quelques an-
nées de plus lui eussent été accordées, il eût été une des
gloires de la gravure moderne dont l'histoire, néanmoins,
mentionnera son nom avec honneur.
    La mémoire de Saint-Ève ne périra pas. Sa ville na-
tale lui gardera un fidèle souvenir. L'homme généreux
qui lui servit de père a voulu que Lyon, berceau du talent
de l'habile graveur, reçût l'hommage posthume de l'œuvre
complète du neveu dont il était fier à si juste titre.
Grâce à la libéralité de M. Bourgeois, la bibliothèque du
Palais des Arts possède, depuis 1857, cette précieuse
collection des travaux de Saint-Êve, collection consultée
chaque jour par les jeunes artistes assez bien inspirés
pour demander à l'étude des maîtres le complément
des leçons de l'Ecole.
    Saint-Ève était né à Lyon: c'est dans notre ville qu'il