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272 SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE. Elle suit des soldats la course meurtrière, Et porte ses accents à la voûte des cieux. Tu caressais la mère, autrefois, de tes ailes, Tu lui parles de morts et fais couler ses pleurs. Reviens, muse, reviens à tes accents champêtres, A la paix du foyer, aux charmes protecteurs, Chante l'épi doré, sous l'ombrage des hêtres, Et la sainte amitié qui dilate les cœurs. L'Ecole Normale,\onrt\a\ de renseignement,dans un article critique sur la fable de La Fontaine: La Cigale et la Fourmi (u° du 4 novembre 1860), disait que cette fable ne compte pas parmi les meilleures et que l'on ne comprend guère pourquoi elle se trouve en tête du recueil; ajoutant que, dans ce passage: La fourmi n'est pas prêteuse, C'est là son moindre défaut. le dernier vers est obscur, comme on en trouve d'ailleurs quelques uns dans La Fontaine ; que la fourmi, avec ses gre- niers, son activité incessante, a toujours été citée comme un modèle d'économie, d'ordre et de prévoyance, etc. Un de nos honorables collègues, M. Vingtrinier , direc- teur de la Revue du Lyonnais, a voulu défendre l'immortel fabuliste des reproches d'obscurité et d'insensibilité. D'après M. Vingtrinier, La Fontaine, ouvrant son volume de fables par une sanglante leçon, à l'adresse de ceux qui ont étédurs pour lui, n'offre aucune obscurité, et l'observation que le moindre défaut de la fourmi est celui de n'être pas prêteuse, laisse à la pensée un vaste champ sur les autres défauts bien plus graves des mauvais riches. «La cigale, dit M. Vingtrinier, « était consacrée à Apollon, les Athéniens portaient son