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174                RECHERCHES SUR LES RAPPORTS

d'Hérodote : « Tout est plein de médecins en Egypte :
les mis sont médecins pour les yeux, les autres pour la
tête, ceux-ci pour les dents, ceux-là pour les organes du
ventre, d'autres enfin pour les maladies internes. »
(1. 2. c. 84). Mais tout cela ne prouve rien pour l'école
d'Alexandrie. Je m'étonne donc que des hommes d'un
aussi profond savoir aient pu tomber dans une pareille
méprise ; car c'est une grave erreur historique, à la-
quelle répugnent tous les faits et qu'on ne peut guère
s'expliquer que par une fausse interprétation du passage
de Celse ; or voici comment il s'exprime : « C'est dans ce
même temps (['époque d'Hérophile etd'Erasistrate, vers
300 d 288 av. J. C.) que la médecine fut partagée,
diducta, en trois parties, dont l'une traitait par le régime,
 l'autre par les médicaments, et la dernière par le se-
cours de la main -, les Grecs ont nommé la première dié-
 tétique, la seconde pharmaceutique, et la troisième
chirurgique (i0). »
    Or qui ne voit que c'est là une simple subdivision des
 matières, et non une trifurcation de la science en elle-
 même, qu'en un mot il s'agit purement d'un classement
 didactique des objets d'étude, comme le fait un auteur
 au début d'uo livre, fût-ce une monographie; comme le
   (10) Iisdem temporibus in très partes medicina diducta est, ut una esset
quœ victu, altéra quae medicamenti?, terlia quce manu mederetur. Primam
dietelicen, secundam pkarmaceuticen, tertiam chirurgicam Grœci nomina-
verunt. (Cels. in procem.) — Kuehn et M. Daremberg s'attachent à établir
que le mot diducere ne peut se prendre que dans le sens de diviser, sépa-
rer, distinguer, et n on dans celui d'augmenter, amplifier, comme quelques
auteurs, entre autres SchulzeetWeber l'ont prétendu. Je remarquerai que
Scribonius Largus l'emploie (voy. note 11) de façon à ne laisser aucun doute
à cet égard.