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172 RECHERCHES SUR LES RAPPORTS bien est étroite l'union de la médecine et de la chirurgie. Je ne parie pas de cette union accidentelle en vertu de laquelle les deux parties de l'art médical étaient entre les mains d'un même homme ; je parle d'une union intime, de celle qui résultait de l'identité de doctrine;... après que la main a fait son office, il reste une lésion, et c'est cette lésion qui, pour Hippocrate, rentre sous la loi d'une doctrine commune à toutes les maladies. » Ainsi donc , dans l'école de Cos et dans les œuvres d'Hippocrate qui la représentent au Ve siècle avant notre ère, la chirurgie et la médecine, réunies sous le même drapeau, ont marché d'un pas égal et avec le même éclat. N'oublions pas que parmi les traités dont il vient d'être question, la plupart sont des modèles de style, des chefs- d'œuvre littéraires; et dans ce beau siècle de Périclès qui, en raison des illustrations de tout genre qu'il vit naître en foule, fut sans contredit un des plus remar- quables dans l'histoire de l'esprit humain, l'art de guérir, grâce à Hippocrate, ne fut inférieur à aucun autre, et l'école de Cos n'eut à baisser sa bannière devant aucune autre école du temps; elle a même joui d'un privilège inouï: « Hippocrate est en médecine ce qu'Homère est en poésie : ce sont, dans leur genre, les deux plus an- ciennes et les deux plus grandes figures que nous pré- sente l'antiquité ; chacun d'eux dans sa sphère a telle- ment dominé son siècle, et si profondément éclipsé et fait oublier ses prédécesseurs et ses rivaux (9), qu'ils sont restés seuls debout aux extrêmes limites de l'his- (9) Homère, disait Barthcz, a eu un second dans Virgile; mais Hippo- crate n'a pas eu de second.